« Il est estimé qu’en France 4 millions de personnes sont des survivantes de l’inceste1 , que 165 0002 enfants sont agressés sexuellement chaque année, et que plus de 6003 enfants décèdent de violences familiales chaque année. Ces violences sont ignorées, passées sous silence, considérées comme normales, décrédibilisées. Elles vont pourtant faire partie intégrante de la personne qui les subit. C’est donc à ce niveau que se place mon travail, au niveau du corps blessé, de l’enfant traumatisé. De cette matérialité de l’inceste, il s’agit de remonter l’enchaînement causal. Comment expliquer qu’il soit possible qu’autant de personnes soient agressées au sein de leurs familles ? On trouve une réponse à cette question en expliquant comment il est possible qu’autant de personnes agressent les membres de leurs familles. C’est en cherchant cette explication qu’on arrive à décrire l’âgisme, ce système de domination des enfants par les adultes, cette persécution systémique des petits par les grands. Il s’agit donc dans ce mémoire de décrire le système âgiste comme on peut décrire le patriarcat. Il est également question de montrer les particularités de l’âgisme sur les autres systèmes de dominations. »
1 – Sondage Harris pour l’AIVI, 2015